2. Converser et dialoguer avec l'enfant

 

Ce conseil a été ajouté à la suite de la lecture du livre de Nawal Abboub : La puissance des bébés, Fayard, Septembre 2022.

Nawwal Abboub "nous révèle les incroyables compétences des jeunes enfants" en s'appuyant sur "une exploration des derniers mois du fœtus jusqu'à l'école maternelle." Son livre est truffé d'expérimentations, de résultats, de publications, de références...

Une découverte surprenante est rapportée : "L'apprentissage du langage commence un mois avant la naissance ! Stanislas Dehaene nous a dit que le cerveau de l'enfant était déjà précâblé,  qu'il attendait des excitations, Nawwal Abboub rajoute " Plus les enfants ont eu des conversations avec leurs parents, plus les connexions et les réseaux de leur cerveau sont denses." (page 179) Un bébé naît avec environ 100 milliards de neurones, 10 % d'entre-eux sont déjà connectés à la naissance. C'est exceptionnel, mais il faut continuer à les exciter en dialoguant avec l'enfant ! Un neurone peut se connecter à 10.000 neurones !

Le livre nous confirme que nos enfants ne sont pas tous égaux devant l'apprentissage. Comme on pouvait s'y attendre, à 3 ans, les enfants des familles aisées ont entendu beaucoup plus de mots que ceux des autres familles. C'est la différence qui peut laisser "pantois". A 3 ans, les enfants des familles pauvres ont entendu jusqu'à 30 millions de moins de mots que les autres (page 161) !

Cependant, des études montrent que ce qui est déterminant dans l'apprentissage, c'est le nombre de conversations entre les parents et l'enfant et surtout la qualité des discussions. Nul doute qu'un apprentissage des parents est nécessaire. Dans les familles à faibles revenus, les motifs d'insatisfaction sont nombreux. Cela se répercute dans la relation avec les enfants. Des statistiques montrent que dans la classe aisée, le vocabulaire est bien plus positif, encourageant, stimulant que dans la classe "inférieure" où il a tendance à refléter un mécontentement ambiant. En fait, tout l'environnement est concerné car l'enfant apprend beaucoup de cet environnement : parents, famille, voisins, amis... Il faut donc que cet environnement sache qu'il doit rester serein, envers et contre tout, positif, encourageant, compréhensif, qu'il doit éviter des reproches sans fin.

Un point de vue optimiste de Nawwal Abboub : "Peu importe le milieu social d'où l'on vient, plutôt que de parler aux enfants, il faut parler avec les enfants, en engageant des conversations plus interactives, en va-et-vient. Et cela fera une différence sur tous les enfants ! Il n'y a ni fatalisme ni déterminisme ici" (page 182).